Préambule
Revenons tout d’abord au mois de septembre 2016. Je reprends des CM2 après une année en maternelle (MS) et je suis rejoins sur ce niveau par un collègue ami qui arrive lui de CE1. Il me propose de partir une semaine en classe découverte à Saint Malo et en échange je lui propose de travailler avec les ceintures de compétences.
Je découvre donc une nouvelle classe que j’aménage à mon goût pour que mes futurs élèves s’y sentent bien et pour que je puisse pratiquer la pédagogie que je souhaite mettre en place. Je récupère un vieux TBI qui était au grenier depuis presque 3 ans. Je décide de brancher une Apple TV dessus afin de pouvoir afficher mon iPad ainsi que les deux que je mets à disposition de mes élèves. En parallèle, je monte un dossier pour demander un financement de quelques iPad à l’APEL et à mon établissement. Cela se concrétise au mois de décembre avec l’arrivée dans la classe de 9 iPad. J’ajoute au matériel de la classe une vieille imprimante wifi à partir du mois d’avril afin d’imprimer les essais (qui sera remplacée l’année prochaine par une imprimante toute neuve). Voilà déjà pour le matériel et l’espace de travail. Je regrette tout de même que le TBI ne puisse être à côté du tableau blanc. Pour l’orientation des tables en ilots, ce n’est clairement pas l’idéal.
La classe inversée
Je rencontre mes élèves et je leur présente la manière dont la classe va fonctionner. Une chose me frappe immédiatement, j’ai des élèves qui sont extrêmement scolaires avec des habitudes de travail bien ancrées. Pendant un mois je leur propose d’inverser la classe; eux accrochent moyen et moi je ne les sens pas dedans, je ne suis plus sur de la plue value.
Je constate que la différenciation mise en place avec les ceintures de compétences est plus précise et correspond mieux à mon public. Certains vous diront que les deux sont compatibles et je suis bien d’accord mais cette année, ça ne faisait pas sens. Différencier les parcours à l’aide des ceintures avec un essai 1 comme essai diagnostic reste vraiment semblable au travail en amont sur une notion en classe inversée. Et je le redis « tous les élèves sont au travail ». C’est un changement de posture intervenu tard dans l’année car début février, j’étais alors encore comme cela :
Les ceintures de compétences
À côté de cela, les ceintures ont été très motivantes pour l’ensemble des élèves à quelques exceptions près comme toujours. Même si au début, la majorité des élèves s’est dirigée vers les compétences qu’ils pensaient maîtriser. Ainsi, ils ont retardé au maximum le moment où ils allaient se confronter à une difficulté. Et alors, c’est bien naturel, à leur place, j’aurais fait la même chose. La ceinture de vocabulaire a donc été prise d’assaut en Français.
On laisse malheureusement 1 ou 2 élèves qui n’arrivent pas à entrer dans ce système voire même n’en ont pas envie. Mais le reste de la classe s’est pris au jeu. Bien sûr il était difficile pour certains d’être en échec et quelques uns ont rechigné à se remettre au travail entre les essais même si au fil des jours ils se sont aperçus que c’était lors de ces moments que la coopération prenait tout son sens. Ils sont donc devenus très demandeur au fil de l’année. Il a même fallu que je les freine car ils s’entraidaient même pour le passage des essais, ce qui n’était bien évidemment pas permis.
La majorité des élèves a réussi à choisir justement tout au long de l’année les essais qui correspondaient aux compétences qu’ils maîtrisaient. En moyenne, seulement 5/6 élèves n’avaient pas le niveau d’autonomie suffisant pour pouvoir choisir eux même leurs essais. Ce qui du coup ne me prenait pas trop de temps. Pour ceux qui avait le niveau d’autonomie 2 (celui où je les aide), ils notaient au crayon de papier les essais souhaités et je reprenais avec eux.
Je les ai fait tous partir des ceintures bleues (début cycle 3) et cela a été difficile pour certaines de se sortir des premières ceintures. Ce sera plus facile l’année prochaine et même les années à venir car j’ai convaincu tous mes collègues de cycle 3 d’évaluer leurs élèves avec les ceintures de compétences. On va dorénavant avoir un suivi sur 2 ans. Et sûrement bientôt plus car mes collègues de cycle 2 s’y penchent cet été. Je suis ravi.
Pour finir, comme dirait mon collègue de CM2 que j’ai converti : « plus jamais je ne reviendrai en arrière, vive les ceintures de compétences ».
Pour twitter, le chemin a également été très long. Au fil des mois, j’ai vu ceux qui s’y sont intéressés et ceux qui ne l’ont même pas regardé même si le réflexe après une production est vite devenu le partage sur le compte twitter de la classe. C’est drôle, car ils étaient bien plus motivé à l’idée de partager leur production sur YouTube. On est en plain dans la génération Snapchat et YouTube !!
Nous avons participé à plusieurs défis sur twitter tout au long de l’année. Nous avons aussi fait pratiquement toutes les twictées. Ce fut de bons moments malgré quelques couacs et j’espère sincèrement que cela aura un impact sur leurs futures productions d’écrits ou dictées.
Certains de mes élèves se sont vraiment appropriés ce moyen de communication avec les autres classes mais aussi avec les autres élèves et je pense qu’ils en garderont quelque chose quand ce sera à eux de gérer leur propre compte.
Les élèves producteurs
Dans ma classe, les élèves ont beaucoup produit, notamment des chefs-d’œuvre. Ils ont utilisé principalement 3 supports différents. Et sans avoir les chevilles qui enflent, ils se sont plutôt bien débrouillés.
Les cartes mentales numériques ou papiers arrivent en tête, suivies par les capsules (avec Adobe Spark) et les jeux de manipulation. Je suis content de leur appropriation de ces outils pour rendre compte de leurs acquis. Cela a beaucoup servi comme point d’appui pour le tutorat et l’aide mise en place pour les élèves en difficultés.
Pour les exposés, mes élèves ont été de gros consommateur de Keynote. Ils se sont vraiment appropriés cet outil pour créer de fabuleux exposés, et je n’exagère pas. Je suis vraiment fier d’eux.
La programmation
Cette année, les élèves se sont vraiment éclaté en programmation. Après de début sur ScratchJr qui est vite devenu trop simple, les élèves ont apprivoisé la programmation par blocs avec SpriteBox, RunMarco, Tynker voire même Swift Playgrounds. Quand on voit qu’au brevet des collèges 2017, la programmation (avec Scratch) faisait partie du sujet de mathématiques, je pense être dans le vrai en initiant mes élèves.
Le seul bémol est la sous utilisation des drones avec mes élèves par manque de temps et de place.. Je pense qu’ils sont un peu déçus. Il faudra que je pense à changer cela l’année prochaine.
La classe découverte à St Malo
Une nouvelle fois (j’essaie de partir tous les deux ans), je suis ravi d’avoir emmené mes élèves en classe de mer à St Malo. Les élèves se sont découverts autrement et le groupe classe s’est vraiment uni. On vit rarement ce genre d’expérience et le fait de faire cette semaine en mars nous a vraiment permis d’en voir les bénéfices jusqu’à la fin de l’année. Nous avons pu profiter d’un climat de classe agréable.
Conclusion
Bon j’arrête la et je te remercie d’avoir lu cette si longue tartine.. J’en oublie certainement, des projets, des dispositifs qui sont mis en place dans ma classe mais l’essentiel est là. Enfin surtout les thèmes qui méritaient un petit bilan.
Suivra très rapidement un article sur les futurs projets qui vont nécessité du travail pendant l’été. D’ailleurs, il se peut que durant cette période de nouvelles vidéos sur la chaîne YouTube apparaissent.
Bonnes vacances (qui sont faites pour se reposer, alors n’hésitez pas à couper un peu)
J’ai adoré les fiches concernant la musique, mon fils de 11 ans aussi.’i
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