Vous le savez certainement depuis un petit bout de temps, j’utilise en classe les plans de travail (plus de détail dans cet article).

Loin de moi l’envie de relancer le débat entre plan de travail et feuille de route même si pour certains la différence est encore mince, juste un petit billet pour vous dire que les deux fonctionnent très bien ensemble. Mais ça, je suis sûr, vous vous en doutiez déjà.

Je vais essayer de ne pas trop me répéter. Je vous invite vraiment à lire mes anciens articles qui expliquent le fonctionnement de ma classe. En gros, elle est séparée en deux, trois ou quatre groupes. Certains sont en temps PDT (ceintures et/ou autres) et les autres sont en ateliers ou avec moi en atelier dirigé pour voir, revoir ou consolider une notion.

Covid oblige, l’année est un peu particulière au niveau de la mise en route et du niveau des élèves étant donné leur année de CM1 un peu bancale. Après les vacances de la Toussaint, j’ai voulu essayer un nouveau fonctionnement sur 4/5 semaines pour voir ce que cela aller donner, si cela allait convenir à mes élèves (même si justement c’est en pensant que cela allait leur convenir que je me suis décidé à le mettre en place). Avec pour objectif de leur donner plus de liberté encore et de les motiver car je les sentais un peur démoralisé avec le port du masque et le confinement. C’était une période un peu bizarroïde où les élèves allaient à l’école et.. c’est tout. Pas d’activités extérieures, pas de weekend en famille ou entre amis.. On voyait bien que cela avait un impact sur leur moral et sur leur tenue en classe. Les temps pour extérioriser étaient très restreints. J’ai quand même essayé de rallonger les récréations pour que les temps de classe se déroulent pour le mieux.

Mais revenons à nos moutons. En plus du plan de travail classique auquel j’y ai ajouté Mathéros et Rallye Lecture du copain Lorin (monecole.fr), j’ai fabriqué une feuille de route. En voici un exemple.

Pour les nouvelles notions, un atelier dirigé avec ensuite des exercices d’application. Pour les notions déjà vues en CM1, une fiche diagnostique qui me laissait ensuite la liberté en fonction des réussites de faire ou non l’atelier dirigé en petit groupe toujours (jamais en classe entière, on est bien d’accord, si vous avez lu mes précédents articles) mais aussi de faire un ou des petits groupes de besoin dans le coin remédiation que j’ai matérialisé dans ma classe.

J’ai la chance en plus d’avoir, cette année, deux fois par semaine pendant 1 heure 30, une enseignante en plus dans la classe. Ce qui facilite grandement ce genre de fonctionnement.

Ensuite, dans cette feuille de route, une partie révision avec des jeux de société, des problèmes, de la manipulation et des entraînements sur iPad (à travers des logiciels). Et enfin, une préparation, avec un travail de recherche, sur les prochaines leçons de géographie et d’histoire. Un peu comme je faisais il y a quelques années avec la classe inversée.

D’ailleurs, cela me permettrait peut-être d’aller vers un fonctionnement par centres.. à réfléchir. Je ne suis pas plus fan que ça mais j’ai une grande classe.. beaucoup d’élèves aussi.. à réfléchir.

J’avais fait 4 groupes de besoins pour mettre en place ces feuilles de route. J’avais donc différencié les ateliers dirigés ainsi que certains exercices d’application. Par exemple, pour la révision de la technique de division, avec un groupe nous avons exclusivement revu la division à 1 chiffre qui posait déjà pas mal de soucis et pour les autres, la division avec 2 chiffres au diviseur. J’ai pu ensuite, faire à nouveau deux petits groupes de 4 élèves et les prendre en remédiation. Je ne sais pas si ce système est bon, mais en plus des ceintures, j’ai pu revoir d’autres notions et avancer avec ceux qui avaient le plus besoin de moi. Toujours dans l’objectif d’être au plus près des besoins des élèves.

Bien sur, j’avais imposé des étapes en maths et français, il fallait d’abord faire l’étape 1 et la valider avant de passer à l’étape 2. Je les corrigeais à la volée, ce qui m’a permis un gros gain de temps en correction le soir. Il y a aussi des exercices que je souhaitais corriger en classe entière ou en petit groupe. C’était un fonctionnement très modulable.

Durant ces temps, les élèves peuvent se placer où ils le souhaitent dans la classe, ce qui a permis à des paires voire des trios de se former pour avancer ensemble, planifier leur semaine, c’était très instructif. Cela a aussi permis aux tuteurs de s’installer avec leur tutoré. La classe a bien apprécié même si j’ai senti un essoufflement à la fin. Est-ce ce fonctionnement ? Est-ce l’approche de Noël et le ras le bol du confinement.. Je ne sais pas. Je vais poursuivre un peu à la rentrée et voir ce qui en ressort.

Bien sur, il y a aussi des inconvénients. Plus d’autonomie pour certains, ça veut dire je me la coule douce. Il y avait donc deux vitesses. Également une proportion à se diriger vers les jeux de société et de manipulation et les révisons avec iPad. Ce qui va me pousser à en mettre plus dans mes prochaines feuilles de route. À mesurer tout de même car ce sont des activités toujours un peu plus bruyante et à 32 le niveau sonore peut vite monter.

Je suis tout de même satisfait. Les élèves, en plus de leur PDT, ont apprécié également choisir l’ordre de passage des activités dites « obligatoires ».

Voilà pourquoi nous ne sommes pas forcément obligé d’utiliser soit l’un, soit l’autre, on peut les utiliser ensemble, à condition de leur donner le bon nom :-).